L’église Saint-Pierre occupée

Par Gérald Decoster,
Fabrique d’église Saint-Pierre

Saviez-vous qu’en octobre et novembre 1918, l’église Saint-Pierre à Lessines avait été occupée ?
Par qui ? Diverses troupes allemandes, évidemment.

Les archives de la Fabrique d’église conservent quatre factures émanant de diverses entreprises et maisons lessinoises qui, suite à ces occupations – elles se déroulèrent en plusieurs temps entre le samedi 12 octobre et le vendredi 8 novembre – furent approchées pour divers travaux et le remplacement de quelques pièces détériorées par les soldats du Keizer.

L’intérieur de l’église, tel qu’il se présentait en 1918

La facture de Louis Blomart explique qu’il fut requis par l’autorité Allemande, en octobre et novembre 1918, pour divers travaux dont les frais, 333 francs de l’époque (équivalent à 570€ actuels, mais tout est relatif) devront être réglés par la Fabrique ; ce document manuscrit permet de déterminer les quelques jours où l’édifice fut occupé :

  • 12 octobre : 6 hommes travaillent pendant 3 heures afin d’« enlever tous les meubles , chaises ». Les meubles signalés sont probablement les prie-Dieu et porte-cierges.
  • 13 octobre : pendant 4 heures, 7 personnes travaillent à « enlever la paille, rapporter et replacer les meubles et chaises etc. »
  • 14, 15 et 16 octobre : « Nettoyage complet des confessionnaux et des autels » (18 heures de travail).
  • 21 octobre : « Par ordre de l’Autorité Allemande, nouvelle évacuation de l’église » (6 personnes pendant 3 heures).
  • 26 octobre : « Enlever la paille et les ordures, au départ des soldats… » (9 personnes pendant 11 heures) « y compris le replacement de tout le mobilier et le nettoyage de l’église » (99 heures).
  • 27 octobre « Nouvel ordre de dégarnir l’église pour loger les troupes (6 personnes pendant 3 heures).
  • 31 octobre : « Regarnir l’église après avoir enlever (sic) la paille etc » (6 personnes pendant 3 heures).
  • 3 novembre : « Lavage de toute l’église » (4 personnes pendant 7 heures).
  • 8 novembre : « Logement des troupes qui nous oblige le lendemain à nettoyer l’église, les autels, etc. » (4 personnes pendant 7 heures).

Afin d’effectuer ces divers travaux, Louis Blomart fournira les torchons, brosses et 3 kg. de savon.

A travers cette liste, on peut déterminer que des soldats allemands occuperont l’église du 12 au 13 octobre, ensuite du 21 au 26, du 27 au 31 octobre et du 7 au 8 novembre 1918. Diverses dates, suivies de remises en ordre de l’église qui prouvent que l’on assista au passage successif de divers corps armés ennemis quittant la Belgique. Au-delà de la valse des déménagements, des réaménagements et des nettoyages, ces occupations entraineront quelques dégradations,

Ainsi, la Veuve A. Fréteur fournira, en date du 25 novembre 1918, « 4 globes pour les suspensions à gaz détruits (sic) par des soldats lors de l’occupation de l’église » (24 francs). La maison de chaudronnerie en cuivre Frezin Frères (Grand’ Rue, 60) fournira, le 31 octobre 1918, 14 manchons à gaz, un grand manchon acier, 2 becs en cuivre complets, assurant également le placement et, le 2 novembre, 1 verre à gaz, 1 manchon à gaz, 3 abat-jours en fer blanc, assurant également la réparation d’un bec (à gaz), le tout pour la somme de 75,75 francs. Enfin, Monsieur J. B. Bruneau-Delhelle, rue (l’actuelle chaussée) de Renaix, déclare « Avoir rempaillé et raccomodé (sic) cent dix chaises, détériorées par les soldats allemands, fourni la paille et les bois, travail compris » pour 337 francs, un travail réalisé bien plus tard puisque la facture est datée du 10 juin 1922.

Ces documents et ce qu’ils racontent constituent un détail dans la longue histoire de l’église Saint-Pierre mais ils prouvent que, si l’édifice était sorti indemne du Premier Conflit mondial, il allait régler son tribut à l’extrême fin de celui-ci… Pourtant, ce n’était là rien de bien grave quand on sait ce qui arrivera le matin du 11 mai 1940. Mais ça, c’est une autre histoire.

 

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